Le premier Chtok, de la Forge moderne

Sylvain est un convaincu de la première heure. De celle, où notre atelier était nomade et nos idées vagabondes.

De celle, où les projets de Sylvain de reprendre les vieilles bâtisses familiales paloises avec son frère sans trop d’autre perspective que de leur donner une nouvelle vie étaient aussi cowboyesques que le Grand Ouest américain d’où il venait de rentrer.

Sylvain n’a pourtant rien lâché, ni son projet - la Forge moderne, lieu où économie, artisanat et culture se mêlent - est né et vit, ni son envie de rouler avec un de nos vélos cargos.

Pourtant, il aurait pu. Milediou ! Qu’il s’en est passé des choses en trois ans cong… De retards de livraisons fournisseurs de notre côté, aux pannes de trésorerie, à la perte de fournisseur, en passant par des changements de structure, de modèle, de relance de machine…

Mais il a tenu bon. Et il a dégainé le chéquier alors même que nos nouveaux statuts n’étaient pas arrivés sur les tables surchargées de la Chambre d’Artisanat. Le premier Chtok lui revenait, presque de droit, donc.

Et pour faire les choses en bonne et due forme, on ne pouvait pas le lui livrer. Oh non !

Sylvain voulait rentrer de Toulouse à Pau à dos de vélo cargo.

Pour cela, le destin a rembobiné la cassette : Sylvain a dormi à la Forge moderne, a essuyé une grosse galère de train, a chopé le vélo cargo chez nous, un café à l’atelier, une bouteille d’eau chez l’Iranien du coin et a traversé les quatre départements qui le séparaient de son Pau natal, la liberté dans la moustache et l’esprit léger.

A l’image de son vélo, qui devrait connaître de nouvelles aventures très très prochainement.

A suivre. Vraiment.